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nak'n roll
4 octobre 2007

Gratuit et inutile

Il y a des jours où l’on a envie de crier, comme ça, gratuitement, dans le vide. Après avoir écouter les infos sur la radio de son automobile alors que de pauvres types vous grillent une priorité en croyant avoir de meilleures raisons que vous d’être pressés.

On veut le beurre et l’argent du beurre et le cul de crémière siliconée sur l’Ile de la tentation. On mélange droit sociaux et acquis sociaux. On s’accroche à ses privilèges alors que le temps devrait être à la solidarité. L’Ancien Régime est mort étouffé par ses privilégiés ne voulant pas céder d’un iota devant les tentatives de réforme de la monarchie. Nombres de régimes spéciaux ne se justifient plus. Mais peu importe défendons les becs et ongles et restons insensibles à l’environnement comme l’orchestre du Titanic jouant en plein naufrage.

 

        Toutefois ne jetons pas la pierre au quidam chemineau, gazier ou électricien. Le sens des responsabilités n’est pas plus présent dans les hautes sphères du pouvoir, qui devraient pourtant être exemplaires. Les philosophes de la Grèceantique (rien à voir avec Nikos Aliagas !) insistaient sur l’expérience, le désintéressement, l’investissement personnel et le sens moral pour être à même de gouverner la cité.
        Désormais il ne faut pas être intègre ou probe, il faut être décomplexé façon rappeur gling-gling ou milliardaire de série télé US. Jean François Copé cumule les fonctions de maire, de député, de président d’agglomération et d’avocat d’affaire, en prétextant un grand désir d’être proche du peuple. Quand on voit sa troche de faux cul on ne peut que rigoler !
Bernard Laporte, futur ex secrétaire d’Etat aux sports, vend des maillots de rugby sur le net pour arrondir ses fins de mois tout en léchant avec plaisir les pompes si bien cirées du président Nicolas. S’il perd samedi, il ne manquera pas de demander à être châtié par son bon maître en prime time. Moi je le verrais bien être sodomisé par un ballon de rugby, non ?
Et il y a ses grands patrons versant des larmes de crocodiles sur les emplois perdus (aux USA un grand patron à « golden-parachuté » avait justifié les faramineuses sommes reçues par le préjudice qu’il avait eu à licencier ses centaines d’employés, on croit rêver !). On restructure après avoir trahi les siens. L’affaire du délit d’initié d’EADS est édifiante. Un responsable CGT a (pour une fois) bien résumé la situation : se sont toujours les rats qui quittent les navires en premier…

 

On fait croire que l’immigration est un problème majeur alors que les prospectives économiques et sociales s’accordent à dire que l’on manquera de main-d’œuvre dans les décennies à venir. Soyons réalistes, comment pourra-t-on en convaincre l’opinion après ces années de matraquage xénophobe et électoralistes. Pourtant nombreux seront ceux à pleurer quand il n’y aura plus assez d’actif pour payer les retraites. Alors on sera bien content d’accueillir Aziz et consorts.
En attendant on veut faire passer des tests ADN aux étrangers (comme par hasard quelques mois avant les prochaines élections municipales), une porte entr’ouverte à maint dérives. Et puis une famille ne se définit pas forcément par le sang.
Encore plus grave, le même texte veut interdire l’hébergement d’urgence des sans papier. Ah vous rigolerez moins quand cet hiver vous trouverez des morts à la porte de vos immeubles ou à coté des roues de votre 4X4 urbain flambant neuf. De quoi vous gâcher un peu la journée !

        Kropotkine disait, dans sa Morale anarchiste, que le seul commandement morale valable pour vivre en société est de ne pas faire à autrui ce que l’on en voudrait pas que l’on nous fasse. L’humanité à ses règles, ses droits fondamentaux ou naturels, que le code pénal ou civil ne peuvent pas nier.

Oui les temps sont à la flatterie. Le système universitaire en est l’exemple, le monde artistique aussi.

Pour faire carrière en faculté (avec un F comme féodalité) il faut s’agenouiller sous les bonnes toges, celles pleine de naphtaline des grands patrons, et ouvrir en grand leurs braguettes. En outre il faut s’accrocher et résister sans moyens économiques selon modèle suivant : des années de thèse galères  + des années de galère post doc = peut être un poste. Sinon démerdez-vous. La science ? On s’en moque, il faut uniquement garder ses privilèges administratifs.

Les mêmes pratiques sont valables pour être reconnu comme un artiste, c'est-à-dire une sorte de fonctionnaire vivant des subsides de l’Etat. Sans institutions et autres musées impossible de vendre toutes ces installations bidons et ces concepts grandiloquents.
Une connaissance, ayant fait science Po et quelques écoles administratives, m’avouait qu’on leur enseignait que l’Etat subventionne le milieu artistique uniquement dans un seul but : que tout ce tas de dégénérés reste tranquille. La révolte est moins grande quant on a le ventre plein.
Désormais on n’est pas un artiste, on le devient. Les Académies des Beaux arts ne sont que des lieux on l’on apprend à raisonner, à conceptualiser mais jamais à ressentir ou à pratiquer. Sous couvert d’épanouissement intellectuel on formate les esprits. L’artiste doit avoir un pedigree comme celui tatoué sur les oreilles d’animaux dociles aimant remuer la queue devant leur maître tout en leur léchant la main. Pas étonnant que le ministre de la culture le plus illustre s’appelle Jack Lang !

        Mais le plus triste dans tout ça, c’est qu’il y a sur la route, en bas de chez moi, un pauvre et innocent écureuil écraser sur la route. Un beau petit cadavre donnant envie de crier, comme ça, gratuitement, dans le vide, avant de faire ses valises et de se mettre en disponibilité de l’Humanité.

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Commentaires
B
pauvre petit écureuil. <br /> c'est pas moi qui l'ai écrasé.( je l'ai pas vu d'ailleurs )<br /> je suis sûre que c'est notre con de voisin ^^
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