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nak'n roll
29 juillet 2008

Le corps de mon ennemi

Hier soir je suis tombé par hasard sur un film des années 70 d’Henri Verneuil : Le corps de mon ennemis qui raconte l’histoire de François Leclerc qui après avoir purgé une peine de sept ans de réclusion pour un double meurtre qu'il n'a pas commis, revient dans sa ville de province afin de faire la lumière sur le complot dont il fut la victime. C’est l’occasion pour lui de se rappeler sa fulgurante ascension sociale dans une ville dominée par quelques élites dont le patron de l’industrie textile locale.

Si on peut critiquer le scénario (les flashs back à la manière américaine) et l’histoire elle-même, volontairement floue afin de faire durer exagérément la sauce, on ne peut que saluer ce cinéma ancrer dans la réalité d’une époque que d’excellents acteurs (qui ont oubliés d’être top models pour certain (Bernard Blier, Marie-France Pisier, François Perrault, Nicole Garcia, Claude Brosset) nous font revivre avec humour et sans esbroufe (évidemment je ne parle pas de Bebel parfait dans son rôle de séducteur exubérant). Le tout assorti des dialogues magnifiquement ciselés de Michel Audiard.

 

corps_de_mon_ennemi

 

Si ce genre de film manque à notre époque (et encore ce film est loin d’être le meilleur exemple) c’est peut être parce qu’on a plus de réalisateurs ayant assez de vécu pour retranscrire ces ambiances singulières (ah les films de Sautet). Comment parler de ce que l’on ne connaît pas ? Voilà le problème de beaucoup de jeunes cinéastes enfermés dans leur cinéphilie et dans le microcosme bourgeois bohème de l’étudiant en cinéma bien loin de la réalité quotidienne de tout à chacun. Auparavant on faisait du cinéma par besoin de raconter une histoire comme on peut le faire en écrivant un livre grâce à son vécu. Désormais on veut faire des images, et, quand on parle de soi on montre son nombril, le petit trou insignifiant d’un mec qui croit connaître l’âme humaine parce qu’il a croisé deux poivrots dans un bar et un travelot tard dans la nuit à la sortie du Queen.

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