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nak'n roll
18 février 2011

Le jour où Gary Copper est mort_Michel Boujut

boujutLe jour où Gary Cooper est mort, le jour où le cinema perd une de ses stars, l'armée française perd l'un de ses soldats. Ce soldat qui déserte c'est Michel Boujut, futur écrivain et critique de cinéma qui ne veut pas se battre en Algérie, cette sale guerre, enfin cette guerre tout court à laquelle le jeune charentais ne veut pas participer en hommage à son grand père, mort en 1914, et à son père prisonnier dans un stalag près de 30 ans plus tard.

Il s'en suit un court récit où l'auteur se remémore les quelques semaines qui ont suivi cette décision qui changera à jamais sa vie. L'époque est encore aux idéaux. L'idée de résistance n'est pas encore une marque déposée. De vrais hommes révoltés sont encore là pour montrer le chemin. Et c'est ce chemin clandestin que va suivre le jeune Boujut où il croisera quelques figures intellectuelles. Un chemin qu'il faut arpenter à l'ombre. Et quoi de mieux qu'une salle de cinéma pour disparaître dans l'obscurité, ne pas éveiller les soupçons policiers et occuper son temps dans l'attente du laissez-passer vers l'Allemagne ou la Suisse, vers la liberté des idées. Paradoxe que cette salle de cinéma à la fois lieu de refuge mais aussi et surtout lieu d'évasion. Car en croyant hypothéquer son avenir au nom de ses idéaux, le jeune Boujut va, au contraire, trouver sa voie dans ces petites salles obscures sans (mega) complexes. Il faut dire que la période est fertile. Le bougre a de la chance, les chefs-d'œuvre sont légions : La soif du mal, Le bal des maudits, La Dolce vita, les débuts de Cassavetes etc. et des rencontres aussi comme avec cette femme affichant la nuit de chasseur au-dessus de son lit. Comment ne pas aimer le cinéma après ça et comment ne pas vouloir ne plus quitter les salles obscures où règne l'insouciance ?!

Il est tout de même regrettable que le récit de Boujut reste un peu trop en surface, ne nous plonge pas un peu plus dans cette époque, il y avait là de quoi faire tout un roman. Néanmoins on comprend que l'auteur voulait avant tout conter une fois pour toute son histoire. Dommage simplement qu'il l'ait fait un  peu trop vite...

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