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nak'n roll
14 juillet 2010

BACK DOOR MAN

Où une star des années 80 sur le retour et un obscur producteur de ciné underground évoquent Morrison (déjà rencontré dans I thinck I smell a rat cf. ici), l'Irlandais apatride, videur dans un club quelque part à L.A au beau milieu des années 90...

 

  • Tu peux me dire qui c’est ce mec, là-bas au bar ? A chaque fois que je viens il traîne ici.

  • Le mec à moitié beurré ? Morrison, un irlandais qui bosse ici depuis six mois. Il est censé être videur, mais moi, je ne l’ai jamais vu vider autre chose que des bouteilles.

  • Jimmy commence à se faire vieux, il embauche n’importe qui.

  • Ce gars a dû lui taper dans l’œil ; c’est un marrant. Et puis il attire les gonzesses comme un aimant.

  • Lui ?

  • Ouais, j’ai fait deux trois virées avec ce gars, dont une tournée des grands ducs. Il n’arrête pas de parler et de draguer tout ce qui bouge…

  • Un peu comme toi ?

  • Mieux que ça, lui son truc c’est la poésie.

  • C’est pas avec ces conneries à l’eau de rose que tu te serais tapé Kim Bassinger !

  • A cette époque j’avais juste à claquer des doigts et je tirais tout Hollywood. Maintenant avec la gueule que j’ai…

  • T’en fais pas, t’es parfait pour les rôles de salauds !

  • Fais gaffe quand même à ce que tu dis, j’ai encore un peu de fierté.

  • Une cigarette ?

  • Ouais et paye moi un autre verre.

[…]

  • Mike, y’a une gonzesse qui tchatche avec l’Irlandais. Mate un peu, sa jolie petite gueule me dit quelque chose.

  • Connais pas.

  • Putain qui c’est ?!

  • Tu fais chier !… je sais seulement que ce gus est à la colle avec une actrice porno, une Star machin ou une Moon quelque chose…

  • Geena Star ? je l’ai vu trois quatre fois par ici.

  • Ça doit être ça…

  • Whoua, l’enculé …! tu sais pas qu’elle a failli être Pet of the Year chez Penthouse y’ a deux ans !

  • Rien à foutre, mais si tu le dis, c’est que ça doit être vrai, le porno c’est plutôt ton domaine.

  • Non, tu déconnes, moi je fais du cinéma, underground peut être, mais du cinéma…

  • T’as rien produit depuis sept ans, ça commence à faire long. T’aurais pas dû merder avec cette gosse…

  • Mais putain, y’avait pas marquer seize ans sur ses nichons !

  • Tu as quand même réussi à enterrer l’affaire. Chapeau.

  • Payer, pas enterrer, nuance. Une transaction. Dire que maintenant, mademoiselle et sa salope de mère se dorent les miches à mes frais sur Redondo Beach !

  • Tu devrais pas parler comme ça.

  • Ca te choque ?

  • Non, mais ça manque de classe.

  • Bullshit

  • Et tu continues…

[…]

  • Ca y’est, ça me revient. La petite brune avec ton pote, elle a le premier rôle dans un putain de sitcom, un truc à la con…

  • Pléonasme !

  • Quoi !?

  • Laisse tomber. Et comment elle s’appelle ?

  • Brenda Lee. Elle a posé dans un Play Boy y’a quatre ans.

  • T’es collectionneur ?

  • On fait avec ce qu’on a. Moi, on ne m’a jamais comparé à Marlon Brando !

  • Une connerie de journaliste !

  • N’empêche que ça pose un bonhomme.

  • Marlon Brando ou pas, Morrison, ta Brenda, il se l’emballe …

  • Merde, c’est que c’est vrai. Putain, qui c’est ce con ! Y’a des années que je traîne dans ce rade pourri pour me taper à chaque fois le dernier choix, carte bleue à l’appui. Et lui, il débarque, parle de fleurs et de guimauve, et il repart avec miss Play Boy de février !… Chier, la vie est mal faite !

  • Moi, je dirais que c’est pas forcément la vie qui est mal faite…

  • Très drôle.

  • Tu me paye un autre verre.

  • Bien sûr, mais ça ne te dirais pas avant, d’aller rendre une petite visite à mademoiselle Coco aux chiottes ?

  • Pourquoi pas, je commence à avoir un cou de mou…

[…]

  • Eh ! ce con il t’a appelé mon petit Mickey.

  • Eh alors ?

  • Mais merde c’est toi la putain de star ici !

  • Laisse tomber, il est complètement bourré. Regarde le, il n’arrive plus à se tenir debout.

  • Ouais, y’a du vent dans les voiles…

  • Il me fait penser au vieux Buk.

  • Qui ?

  • Laisse, tu ne connais pas, c’est un écrivain qu’est jamais passé dans Nichons magazine…

  • Eh, eh, j’ai comme l’impression que miss Lee en a sa claque du poète. T’as vu la baffe qu’elle vient de lui envoyer. Elle a du chien la starlette, tout ce que j’aime ! Qu’elle se débarrasse de lui, et je la ramasse comme un petit oiseaux tombé de son nid.

  • 50 dollars que tu te plantes.

  • Ok, tenu.

[…]

  • Déjà de retour.

  • J’ai pas dit mon dernier mot, la nuit est encore longue.

  • On peut dire ça, il est cinq heure et demie !

  • Ok, bon, euh…, tu pourrais pas… m’accompagner. Je te présente, l’air de rien et toi tu joues ton numéro de charme et puis tu me laisse seul avec elle.

  • Mauvais plan. Deux choses l’une, soit elle me considère comme un has-been et toi tu passeras pour un minable, soit j’me la tape. Non, j’t’assure c’est un très mauvais plan pour toi.

  • Bon si j’ai bien compris, j’me la mets sur l’oreille ce soir.

  • Ouais, à moins que tu ais du cash ?

  • Non, nada, plus rien, tout est passé dans la poudre…

[…]

  • Alors, celle qui ramasse Morrison au pied du bar c’est Fionna Star, c’est ca ?

  • Geena Star !

  • Elle y tient à son mec. Faire l’infirmière à six heure du mat’ c’est de l’amour.

  • Regarde ses nibards, vavavoum !

  • Je te parle d’amour et toi tu me réponds cul…

  • Nibards, plus exactement…

  • Oh ta gueule, tu me fatigues, on dirais que tu ne penses qu’avec ta bite !

  • Désolé, j’avais oublié à quel point monsieur l’ex sexe symbole était romantique. D’ailleurs, tu le vois encore ton top model.

  • Tu tiens vraiment à ce que je me fâche !

  • Non, non, mais… soit dit en passant, tirer sur sa nana avec un fusil de chasse ça c’est du romantisme !…

  • Tu me fais chier. Barrons-nous d’ici, je commence à sentir des ondes négatives.

  • On boit un dernier verre au Rainbow ?

  • Tu me lourdes !

  • Allez, un petit dernier pour la route…et une petite reniflette…

  • Ok, parce que c’est à deux blocs de chez moi.

  • Alors let’s go, salut les poupées, à la prochaine.

  • Au fait tu me dois 50 dollars…

 

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