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nak'n roll
20 mars 2008

"Mort à la démocratie"

Mort_a_la_d_mocratie« Mort à la démocratie » tel est le titre plein de promesse de l’ouvrage de Léon de Mattis paru aux éditions Altiplano en février 2007.

Des promesses pas totalement tenues tant l’auteur n’élabore rien de véritablement nouveau : il reprend les idées qui font de la démocratie un alibi sacré pour une classe dirigeante exerçant le pouvoir de manière oligarchique. Toutefois il est vrai que cela ne fait jamais de mal de le répéter….

 

L’auteur fait d’abord part de son amertume et de sa déception qui ont suivi sa participation au scrutin municipal de Paris de 1989 sur une liste PS d’un arrondissement de la capitale. Lui, le jeune militant sincère et dévoué a fait l’amer expérience du microcosme politique où les petites compromissions se succèdent dans un jeu où l’intérêt général est depuis longtemps oublié.

De Mattis ne révèle rien de scandaleux en soi, juste le fonctionnement ordinaire d’un appareil partisan au plus faible niveau de l’échelon local (on imagine sans mal le degré de machiavélisme nécessaire dans les plus hautes sphères du pouvoir). La traîtrise partie intégrante de l’ambition est la norme. Le carriérisme et le cynisme la règle. On entre en politique comme on entre dans une entreprise. On choisit son parti en fonction des possibilités d’évolution de carrière (que celui qui voit Fabius comme un homme de gauche lève le doigt).

 
Puis l’ouvrage est consacré plus particulièrement aux élections, véritables « piège à con ». Le système actuel n’est qu’un paravent, un alibi empêchant la masse de gueuler trop fort sous peine de s’entendre dire : « VOUS AVEZ VOTÉ ! il fallait réfléchir avant ». Or cet argument est fallacieux car en aucun cas le vote n’est représentatif, ou du moins il ne représente qu’une minorité. Tous système où une minorité est opprimée par une majorité est par définition mauvais, non ? En aucun cas le vote ne permettra de changer les élites : l’appareil des partis s’en charge.

 

Ensuite l’ouvrage se perd un peu dans une attaque en règle de l’Etat, entité autonome devant assurer sa survie coûte que coûte et non pas une émanation de la souveraineté nationale ou populaire au service du bien commun. Ses arguments sur la loi, principal moyen d’oppression, s’ils ne sont pas faux, ne m’ont pas tout à fait convaincu.

 

Il termine en revenant sur l’égalité bafouée par ce vote alibi et l’existence dans les fait d’une véritable oligarchie se perpétuant de générations en générations tout en permettant à certains, triés sur le volet pour leur docilité plus que par leurs compétences, de parvenir parmi les élus, afin là aussi, de servir d’alibi au credo républicains de l’ascension sociale.

Enfin, et c’est peut être le plus important, il s’insurge contre l’impossibilité de critiquer ou même de douter de la démocratie, sous peine d’être catalogué en dangereux anarchiste poseur de bombes ou en fasciste pourfendeur des libertés. La démocratie est un dogme et quiconque la critique au nom de la liberté des idées risque le bûcher.

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